Le silence fût terrible froid et inhumain, L’absence irrépressible quadrilla mon destin.
Mes rimes errent et se perdent dans ma passion,
La machine redevient inerte non sans émotions.
Tout est trop calme dans mon présent,
Aucune flamme et les cendres dans le vent.
Je vois cette dame aux yeux changeant,
Déjà demain se trame où je suis absent .
Dans l’errance et sans cible moi, le défunt
A l’espérance risible et aux rêves anciens,
J’ai capitulé devant le réel et ses raisons,
Plus rien de sensuel dans mes chansons.
Tout est trop calme dans mon présent,
Ils se pavanent les fantômes des gens.
Tandis que s’attardent les biens pensants,
Je fuis et m’écarte loin des passants.
Et le silence fût, terrible froid et inhumain,
Ma présence est paisible et toi trop loin.
Je rumine ma misère sans aucune compassion.
Si je regarde la terre, c’est pour oublier ma prison.
Je contemple ton charme trop indulgent,
Alors que je rame contre le sens du temps.
J'imagine tes blâmes comme avant
Et je reste ton fan, sans être insistant.
Dans l’errance et sans cible, moi, le défunt,
Les rêves rances me passent au crible du dédain.
Tu as fermé les fenêtres du ciel, de ta main,
Tu as effacé tes lettres de miel, tes dessins.
Tout est trop calme dans mon présent,
Si aucun drame ne trouble mon étant,
C’est que j’ai perdu mon âme d’adolescent.
Il me reste la grisaille et le vent.
Ton absence, c’est ce vide, aucun entrain,
Plus de sens, tout est aride, aucun refrain,
Si ma joue est humide, c’est à cause de la saison.
Lorsque mon pouls s’active, ce n’est qu’une lésion
Rien de vraiment grave, juste une histoire de temps,
En attendant, je grave ma mémoire dans le vent.
Calmement, je regarde tes histoires, comme avant,
Doucement, se lézarde le manoir de l’indifférent.
Par défiance, placide, je rêve de tes dessins.
Mes croyances acides brûlent mes demains.
Tous seul sur la proue, je reste en contemplation.
Les rituels, je m’en fous, la peste c’est la passion.
Tu vois je suis sage, tous les soirs, pas gênant,
Je veille mon mirage ses espoirs et son temps.
La loi de l’image règne à l’instar de mes chants,
Il n’y a pas d’outrage, je suis star autrement.
Dans l’errance et sans cible, moi, le défunt
J’attends en silence, sensible à tes embruns
J’ai gardé le cap, toujours fidèle à ton bien
Tu as envoyé paître, ma belle, mes rêves aériens.
Tout est trop calme dans mon présent
Je vois des femmes à la recherche d’amants
Elles raillent le charme de n’être que du vent,
Imaginent de mes larmes que je suis méchant.
Le silence fût terrible, froid et inhumain
Par chance, charybde et scylla m’aiment bien
Le temps orageux perle de ma passion
Quand tes yeux se perdent dans l’horizon.
L’existence est un film au mutisme qui geint
La turbulence dans l’abîme, mon optimisme tient
Si tu penses que c’est un crime que je sois tien
Et que tu lances un ultime va t’en et devient.
Tout restera calme dans mon présent
Pour toi la gamme de mes moments
Ne sera que la trame du mot qui ment
Je te vois qui condamne mes errements.
Et si ta chance arrive, par le dernier train,
A distance, je suis pensif et module le destin,
Je te réinventerai en une autre,
Et je souffrirai de la même sorte.
Loin d’être une épave, mes voiles gonflées par le vent,
Me font agile frégate et je vogue sur les océans.
Loin d’être ton esclave, mon étoile luit dans le firmament,
Moi ton scribe, je relate cette époque et ses instants.
Dans l’espérance et sensible, je crois en demains.
Sans outrance et paisible, je ménage mes chagrins.
Un peu de distance, mon souffle frôle tes mains,
Il ne reste de mes sens un symbole presque rien.
J’ai enfin trouvé ma croix, mon auréole et ma passion,
Les chagrins froids aux envols sans raison.
J’ai trouvé près de toi , les clefs de ma déraison,
je vais, je crois, m’y enfermer pour de bon.
Allover 2006