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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 14:44
 
Nous étions le nombre médical,
Nous étions trente trois dans salle.
Dire que ce n’était qu’une escale.
Moi qui croyais avoir trouvé mon idéal.
 
Ils m’ont dit que je prendrai le prochain charter,
Que ma vie resterait un enfer.
Ils ont souri quand j’ai prié les saints de leur pères
Et, sans un bruit, m’ont jeté par terre.
 
Je vois déjà les yeux de mes enfants pleins de rêves,
Les lois des dieux puissants qui les crèvent.
Ils ne seront pas conscients de leur destin qui s’achève,
Des leçons de l’occident et de ses glaives.
 
Ils m’ont dit que le monde était libéral,
Que mon errance était illégale,
Que ma vie vagabonde n’avait rien de moral,
Que mon existence était asociale.
 
Je vois le sourire crispé de ma femme sur le tarmac
Quand ils me pousseront vers mon cloaque.
Toi, tu respires satisfait de mon drame nié par les claques,
Quand ils te convaincront que je suis démoniaque.
 
Je voulais un peu de travail, nettoyer leurs poubelles,
Donner ma sueur et mes entrailles à leur citadelle,
Apporter de la couleur dans leur grisaille artificielle,
Et surtout être leur frère sans bercail, sous leur ciel.
 
Ils ont dit que mon visage n’était pas assez pale,
Me voici en cage pour des raisons électorales.
En attendant mon voyage qu’ils espèrent final,
Ils sont vigilants à leur otage et son air marginal.
 
Comment expliquer à ma compagne qui m’a vu partir une nuit
de notre campagne, vers l’avenir, loin de l’agonie
Que tous ses risques, la séparation et nos petites économies,
Face aux juristes et leur raisons n’ont aucun prix.
 
Comment pourrai-je dire sans larmes à mes pauvres frères,
Que je me suis fait éconduire par les armes de cette terre,
Sans endurcir leur drame et leur cœur,
Sans noircir leur étoile et leur douceur.
 
Ils ont dit qu’il me fallait tourner la page,
Et je tourne en rond dans ma cage,
Mes soucis ne seraient que des outrages
Et pour de bon il fallait que je dégage.
 
J’ai traversé les mers sur une frêle coquille de noix,
J’ai quitté l’enfer mais j’ai emporté ma croix,
J’ai failli lâcher la bride et me noyer plusieurs fois,
Si les néréides n’avaient eu foie en moi.
 
Je me souviens du juge argumentant qu’à part la misère,
Je ne risque rien de terrifiant à retourner vers l’enfer,
Que la faim et un monde violent ne justifier pas que j’espère
Des lendemains en occident, moi qui ne savais rien faire.
 
Comment sortir de ce dédale,
Où se perd mon avenir et ses pétales ?
On me retire mon piédestal,
On me sert un partir vers un passé frugale.
 
Ils ont dit aux actualités que nous étions trop nombreux,
Ils ont manipulé les opinions par les images et leur jeu,
Ils m’ont pris une matinée d’une saison de peur et feu,
Ils ont arrêtés mes émotions et mes mirages de mieux .
 
Ils fichent leurs enfants et mettent des caméras partout,
Ils suivent les comportements et notent tout,
Ils ont des normes pour l’être et des programmes adaptés,
Qui soignent le paraître et retire sa flamme à l’humanité.
 
Je vois déjà les titres dans le journal.
La chute de quelques pitres en séjour illégal.
Je voulais juste vivre, avoir du travail,
On m’avait dit que l’économie était mondiale.
 
L’argent et les marchandises circulent mais pas les humains,
Sale temps où la piste prise ne mène à rien.
Les puissants et leurs devises, par habitude, ne craignent rien,
Les pauvres gens sont sous l’emprise du destin.
 
Allover 2007
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